| “ Il nous semble qu'il faudrait chercher la morale non dans la vertu, c'est-à-dire dans la raison, la discipline, les bonnes mœurs, l'honnêteté — mais plutôt dans le contraire, je veux dire : dans le péché, en s'adonnant au danger, à ce qui est nuisible, à ce qui nous consume. Il nous semble qu'il est plus moral de se perdre et même de se laisser dépérir que de se conserver. Les grands moralistes n'étaient point des vertueux, mais des aventuriers dans le mal, des vicieux, des grands pécheurs qui nous enseignent à nous incliner chrétiennement devant la misère.” Source: La Montagne magique (1931), Thomas Mann (trad. Maurice Betz), éd. Arthème Fayard, coll. Le Livre de Poche, 1994, p. 505 |