| “ J'ai pu voir la célèbre "Salomé" de M. Richard Strauss. Paris sera bientôt appelé à connaître ce poème de l'hystérie, soutenue par le plus extraordinaire des orchestres. Cet orchestre tressaille, murmure, vagit, gazouille, chante, glapit, crie, hurle, éclate, tonne, s'apaise, se trouble, éructe, tousse, éternue... Tantôt c'est de la soie qu'on déchire, tantôt c'est le vent qui siffle, le bois qui craque puis un fleuve qui s'écoule paisiblement ; son cours se précipite, une cataracte s'écroule et mugit.. [...]Parfois d'exquises suavités, succèdant à de cruels déchirements, vous caressent délicieusement l'oreille.” Source: Regards sur mes contemporains, Camille Saint-Saëns, éd. Ed. Bernard Coutaz, 1990, p. 26 - Regard sur mes contemporains, ed. 1990 |