Octave Mirbeau (59 citations)

“Ah ! ceux qui ne perçoivent, des êtres humains, que l'apparence et que, seules, les formes extérieures éblouissent, ne peuvent pas se douter de ce que le beau monde, de ce que la "haute société" est sale et pourrie.”

― Octave Mirbeau

Source:
Le Journal d'une femme de chambre (1900), Octave Mirbeau, éd. du Boucher, 2003, chap. VI, p. 132

“Le meurtre est la plus grande préoccupation humaine, et tous nos actes dérivent de lui...”

― Octave Mirbeau

Source:
Le Jardin des supplices (1899), Octave Mirbeau, éd. du Boucher, 2003, chap. Frontispice, p. 40

“Quand il y a quelque part un homme trop riche, il y a, par cela même, autour de lui, des gens trop pauvres.”

― Octave Mirbeau

Source:
Les affaires sont les affaires (1903), Octave Mirbeau, éd. Eurédit, 2003, chap. I, 1, p. 54

“Les programmes !... Une fois nommé... les programmes sont loin... et ils courent encore...”

― Octave Mirbeau

Source:
Les affaires sont les affaires (1903), Octave Mirbeau, éd. Eurédit, 2003, chap. II, 2, p. 137

“Mon oncle l'abbé ! En me répétant ces mots, tout bas, je voyais se dresser devant moi une figure de fantôme, hérissée, sabrée de grimaces, grotesque et terrible, tout ensemble, et je ne savais pas si je devais m'en effrayer, ou bien en rire.”

― Octave Mirbeau

Source:
L'Abbé Jules

“Un critique ne peut pas dire pourquoi une chose est belle ; il peut dire seulement qu'elle est belle, sans plus, car la beauté est indémontrable en soi. Elle échappe au théorème, on ne l'explique pas, on ne la codifie pas.”

― Octave Mirbeau

Source:
Combats esthétiques, 1993

“Voici donc le Journal de ce voyage en automobile à travers un peu de la France, de la Belgique, de la Hollande, de l'Allemagne, et, surtout, à travers un peu de moi-même. Est-ce bien un journal ? Est-ce même un voyage ? N'est-ce pas plutôt des rêves, des rêveries, des souvenirs, des impressions, des récits, qui, le plus souvent, n'ont aucun rapport, aucun lien visible avec les pays visités, et que font naître ou renaître en moi, tout simplement, une figure rencontrée, un paysage entrevu, une voix que j'ai cru entendre chanter ou pleurer dans le vent ?”

― Octave Mirbeau

Source:
La 628-E8 (1907), Octave Mirbeau, éd. du Boucher, 2003, chap. I, p. 50

“Les théories, c'est la mort de l'art, parce que c'en est l'impuissance avérée. [...] Il faut posséder la science de ce que l'on fait. Telle est la théorie ; il n'y en a pas d'autre.”

― Octave Mirbeau

Source:
Combats esthétiques, 1993

“Chaque fois que j'apprends qu'un artiste que j'aime, qu'un écrivain que j'admire viennent d'être décorés, j'éprouve un sentiment pénible, et je me dis aussitôt : Quel dommage !”

― Octave Mirbeau

Source:
Combats esthétiques, 1993

“Bien qu'elle affiche une certaine prétention dans ses toilettes, elle retarde d'au moins dix ans sur la mode... et quelle mode!”

― Octave Mirbeau

Source:
Oeuvre romanesque (ed. 2001)

“On n'explique pas une œuvre d'art comme on démontre un problème de géométrie. [...] Comment faire ? Le mieux serait donc d'admirer ce qu'on est capable d'admirer, et de se taire. Mais nous ne pouvons pas nous taire. Il nous faut crier notre enthousiasme ou notre dégoût.”

― Octave Mirbeau

Source:
Combats esthétiques, 1993

“Rembrandt et Beethoven... les deux ferveurs de ma vie.”

― Octave Mirbeau

Source:
La 628-E8 (1907), Octave Mirbeau, éd. du Boucher, 2003, chap. V, p. 197

“On condamne à mort le meurtrier timide qui tue le passant d'un coup de surin, au détour des rues nocturnes, et l'on jette son tronc décapité aux sépultures infâmes. Mais le conquérant qui a brûlé les villes, décimé les peuples, toute la folie, toute la lâcheté humaines se coalisent pour le hisser sur des pavois monstrueux; en son honneur on dresse des arcs de triomphe, des colonnes vertigineuses de bronze, et, dans les cathédrales, les foules s'agenouillent pieusement autour de son tombeau de marbre bénit que gardent les saints et les anges, sous l'œil de Dieu charmé !...”

― Octave Mirbeau

Source:
Le Calvaire (1886), Octave Mirbeau, éd. du Boucher, 2003, chap. II, p. 75

“On ne soulage pas un peuple qui souffre par des aumônes distribuées de temps en temps, et la charité, si ingénieuse et si dévouée soit-elle, est impuissante contre la misère publique.”

― Octave Mirbeau

Source:
Combats politiques, 1990

“Je connais peu d'hommes aussi réfractaires, aux jouissances de l'art que les hommes de lettres.”

― Octave Mirbeau

Source:
Combats esthétiques, 1993

“Un domestique, ce n'est pas un être normal, un être social... C'est quelqu'un de disparate, fabriqué de pièces et de morceaux qui ne peuvent s'ajuster l'un dans l'autre, se juxtaposer l'un à l'autre... C'est quelque chose de pire : un monstrueux hybride humain... Il n'est plus du peuple, d'où il sort ; il n'est pas, non plus, de la bourgeoisie où il vit et où il tend... Du peuple, qu'il a renié, il a perdu le sang généreux et la force naïve... De la bourgeoisie, il a gagné les vices honteux, sans avoir pu acquérir les moyens de les satisfaire...”

― Octave Mirbeau

Source:
Le Journal d'une femme de chambre (1900), Octave Mirbeau, éd. du Boucher, 2003, chap. VIII, p. 169

“L'idée de la mort, la présence de la mort aux lits de luxure, est une terrible, une mystérieuse excitation à la volupté.”

― Octave Mirbeau

Source:
Le Journal d'une femme de chambre (1900), Octave Mirbeau, éd. du Boucher, 2003, chap. VII, p. 154

“Le vieux monde croule sous le poids de ses propres crimes. C'est lui-même qui allumera la bombe qui doit l'emporter. Et cette bombe sera d'autant plus terrible qu'elle ne contiendra ni poudre, ni dynamite. Elle contiendra de l'Idée et de la Pitié, ces deux forces contre lesquelles on ne peut rien.”

― Octave Mirbeau

Source:
Combats politiques, 1990

“Chez moi, tout crime - le meurtre principalement - a des correspondances secrètes avec l'amour... Eh bien, oui, là !... un beau crime m'empoigne comme un beau mâle...”

― Octave Mirbeau

Source:
Le Journal d'une femme de chambre (1900), Octave Mirbeau, éd. du Boucher, 2003, chap. XVII, p. 345

“J'avais des organes, et l'on m'a fait comprendre en grec, en latin, en français, qu'il est honteux de s'en servir... On a déformé les fonctions de mon intelligence, comme celles de mon corps, et, à la place de l'homme naturel, instinctif, gonflé de vie, on a substitué l'artificiel fantoche, la mécanique poupée de civilisation, soufflée d'idéal... l'idéal d'où sont nés les banquiers, les prêtres, les escrocs, les débauchés, les assassins et les malheureux...”

― Octave Mirbeau

Source:
L'Abbé Jules (1888), Octave Mirbeau, éd. du Boucher, 2003, chap. II, 3, p. 187

“Ce que j'ai voulu, c'est, en donnant à ces souvenirs une forme animée et familière, rendre plus sensible une des plus prodigieuses tyrannies, une des plus ravalantes oppressions de la vie, dont je n'ai pas été seul à souffrir, hélas ! – c'est-à-dire l'autorité paternelle. Car tout le monde en souffre, tout le monde porte en soi, dans les yeux, sur le front, sur la nuque, sur toutes les parties du corps où l'âme se révèle, où l'émotion intérieure afflue en lumières attristées, en spéciales déformations, le signe caractéristique et mortel, l'effrayant coup de pouce de cette initiale, ineffaçable éducation de la famille.”

― Octave Mirbeau

Source:
Dans le ciel (1989), Octave Mirbeau, éd. du Boucher, 2003, chap. VIII, p. 57

“Tout me fut une souffrance, car je n'avais pas encore le sentiment, si rassurant, si égoïste, de la beauté éparse dans les choses, de la beauté qui, seule, suffit à expliquer, à excuser ce malentendu, ce crime : l'univers.”

― Octave Mirbeau

Source:
Dans le ciel (1989), Octave Mirbeau, éd. du Boucher, 2003, chap. VI, p. 48

“Ce que je leur reproche le plus aux Pyrénées, c'est d'être des montagnes... Or, les montagnes, dont je sens pourtant, aussi bien qu'un autre, la poésie énorme et farouche, symbolisent pour moi tout ce que l'univers peut contenir d'incurable tristesse, de noir découragement, d'atmosphère irrespirable et mortelle.”

― Octave Mirbeau

Source:
Les 21 jours d'un neurasthénique (1901), Octave Mirbeau, éd. du Boucher, 2003, chap. I, p. 34

“Si infâmes que soient les canailles, ils ne le sont jamais autant que les honnêtes gens.”

― Octave Mirbeau

Source:
Le Journal d'une femme de chambre (1900), Octave Mirbeau, éd. du Boucher, 2003, chap. IX, p. 184

“J'ai remarqué que le sentiment patriotique est, de tous les sentiments qui agitent les foules, le plus irraisonné et le plus grossier : cela finit toujours par des gens saouls.”

― Octave Mirbeau

Source:
Sébastien Roch: roman de mœurs, Octave Mirbeau, éd. Librairie Charpentieret Fasquelle, 1906, p. 332

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Octave Mirbeau

Naissance: 16 février 1848

Décès: 16 février 1917 (à 69 ans)

Biographie: Octave Mirbeau, né le 16 février 1848 à Trévières et mort le 16 février 1917 à Paris, est un écrivain, critique d'art et journaliste français. Il a connu une célébrité européenne et de grands succès populaires, tout en étant également apprécié et reconnu par les avant-gardes littéraires et artistiques, ce qui n'est pas commun.

Naissance le 16 février